Depuis que j’ai décidé de tout plaquer pour vivre à la Réunion, on me pose souvent la même question :
« Qu’est-ce qui t’a décidé à changer de vie du jour au lendemain ? »
Du coup, pour lancer officiellement mon podcast Des Nœuds au Cerveau (et par la même occasion, publier le premier article du blog), j’ai choisi de t’expliquer :
- Comment le déblocage d’une croyance solidemment ancrée m’a fait prendre conscience que je n’allais pas dans la bonne direction.
- Pourquoi cette croyance m’a poussée à partir vivre à 10 000 kms de chez moi.
- Ce que ça a changé concrètement dans ma vie d’entrepreneuse.
Et en bonus, comment tu peux toi aussi provoquer des changements profonds dans ton business lorsque tu as l’impression de stagner.
Il faut travailler dur pour réussir… Vous êtes sûrs ?
Depuis toute petite, j’ai toujours entendu qu’il fallait travailler dur.
Dans mes oreilles d’enfant, quand j’entendais les adultes parler, je me disais que travailler était pénible, difficile. J’entendais que je devrais me tuer à la tâche pour accomplir mes objectifs.
Du coup, quand je me suis lancée dans l’entrepreneuriat, je me suis préparée comme pour un combat de boxe. D’autant que j’avais quelques difficultés avant même de débuter…
A cette époque, mon conjoint travaillait loin de la maison depuis quelques semaines. Je me retrouvais seule la semaine avec mes 3 enfants à gérer le quotidien et l’entreprise que je voulais créer.
Je me suis formée pendant plusieurs mois avant d’oser me lancer. Je ne me sentais pas d’apprivoiser ma nouvelle vie de maman solo la semaine avec une entreprise.
Alors j’y suis allée par étapes. J’ai commencé par me former sur de nombreux sujets que je ne maîtrisais pas pour me sentir à l’aise lorsque je décrocherai mes premières missions en freelance.
On m’a dit qu’il fallait travailler dur… Alors je travaillais dur (et beaucoup). Je suivais des formations du soir au matin. Je prenais des milliers de notes et je construisais en même temps mon futur business.
Bref. Je voulais que tout soit parfait pour mettre toutes les chances de mon côté.
En bonne élève, je me fixe mes premiers objectifs
Quand j’ai senti que j’étais prête pour affronter ma nouvelle vie, je me suis fixé mes premiers objectifs d’entrepreneuse.
J’ai pris mon clavier et pendant plus de 2 heures j’ai écris à m’en faire mal aux doigts. J’avais entendu parler de visualisation, alors je me suis projeté dans mes 25 futures années.
Dans ma tête, c’était clair comme de l’eau de roche.
Je me visualisais me lever tous les matins face à la mer, avec un café fumant dans une main et un bon livre dans l’autre. Ensuite j’enfilais mes tongs pour aller marcher sur la plage.
Quand la brise marine et le contact du sable du sable chaud m’avait insuflé suffisemment d’inspiration, je rentrais chez moi pour écrire mes nouvelles idées.
Tous ces détails de ma vie future était pour moi synonyme de liberté. Ma liberté. Celle que j’aurai atteint 25 ans plus tard.
La vraie vie de freelance
Mais avant d’en arriver là, je savais que je devrais en baver, que je devrais travailler dur pour réussir. On me l’avait appris enfant : travailler ça fait mal. Réussir ça fait souffrir.
Alors je savais que j’allais encore en baver pendant les 25 prochaines années pour avoir le droit de profiter de ma vie de rêve.
Du coup, je me suis lancée, comme une boxeuse prête à en découdre avec l’entrepreneuriat.
Contrairement à ce que je pensais, ça a marché assez rapidement pour moi. Les clients arrivaient à moi par le bouche à oreille.
Mais comme je m’y attendais, rapidement, c’est devenu difficile. Je jonglais entre mon emploi du temps de maman et mon business.
C’est simple, en un an, j’ai dû m’autoriser vraiment 2 jours off.
Pendant cette 1ère année, j’ai travaillé malade, alitée et fiévreuse.
Je travaillais le matin très tôt quand mes enfants dormaient. Le soir, je n’éteignais quasiment jamais mon ordi avant minuit. Je ne me posais jamais sur mon canapé. Je ne regardais pas la télé.
Quand j’avais des temps morts, j’apprenais, je testais, j’expérimentais.
J’étais claquée, j’avais des cernes jusqu’au menton, mais jamais je n’ai été découragée car plus je travaillais dur, plus j’avais de résultats.
Alors je continuais.
On m’avait dit que travailler est dur et je confirmais cette croyance ancrée en moi. Et en plus, j’enfonçais le clou encore plus profondément.
Mon chiffre d’affaires s’envolait, mais j’avais besoin de changer quelque chose… Mais quoi ?
Un jour, mon conjoint m’a demandé si je voulais déménager.
La ville dans laquelle se trouvait son travail ne m’enchantait pas plus que ça car j’aimais ma vie dans notre maison.
Pourtant, j’ai dû me rendre à l’évidence. Il fallait que ce rythme de vie effréné s’arrête. Alors j’ai dit oui. C’était un beau jour de février… Et il nous restait 6 mois pour préparer notre déménagement en douceur sur l’été suivant.
Nous avons rapidement entamé des démarches pour vendre notre maison.
Et puis un jour, notre vie a basculé.
Une saloperie de virus m’a clouée au lit pendant 4 semaines… J’ai été forcé de m’arrêter de travailler et mon conjoint s’est mis en télétravail parce que je ne pouvais plus rien faire.
Mais je crois que nous ne sommes pas les seuls à avoir « adopté » ce mode de vie.
3e semaine du mois de mars 2020 : le monde entier est cloué entre 4 murs du jour au lendemain pour faire face au Covid.
J’ai attrapé cette saleté de virus le jour du confineùent et j’ai été obligée de mettre mon business en pause pour prendre soin de moi. J’avais déjà été malade avant. Mais là c’était différent. Et clairement, c’était flippant… et salvateur pour moi (oui, je sais, c’est très contradictoire lol).
L’électrochoc qui m’a fait prendre conscience de mes propres freins
Pendant plusieurs mois, j’ai retrouvé ma vie de famille d’avant avec mes enfants et mon homme à la maison tous les jours de la semaine.
C’est triste à dire, mais même si le contexte était difficile, j’avais peur du déconfinement parce que quand il serait annoncé, nous devrions retourner à notre vie d’avant.
Nous devrions déménager et ce n’était pas vraiment un choix pour nous mais quelque chose que nous nous étions imposés pour retrouver une vie normale.
Et en attendant ce déménagement, il fallait reprendre notre vie « séparée »… avec le covid en plein milieu.
Je ne dormais plus. J’étais rongée par le stress.
Je voulais continuer à profiter de ma famille. Je voulais aussi avoir du temps pour moi (et pas uniquement pour mon entreprise). J’en avais marre de travailler 50 à 70 heures par semaine (même si j’ai toujours adoré ce que je fais, il fallait que ça change).
J’en ai alors discuté avec mes amis entrepreneurs, l’un d’entre eux a mis des mots sur une croyance forte.
Il m’a dit que je travaillais à la méritocratie.
Que j’avais besoin de travailler beaucoup pour mériter mon CA.
Il avait raison.
La claque.
Ce n’était pas en reportant la faute à ma situation personnelle que ma vie allait changer. Je voulais profiter de la vie, mais je ne cherchais pas les solutions au bon endroit.
Si je ne me libérais pas de cette croyance qu’il faut souffrir pour réussir, je ne me dégagerais jamais du temps pour mes propres priorités.
Le petit hic, c’est que je ne savais pas comment faire pour travailler moins tout en conservant mon chiffre d’affaires. Et par dessus tout, il était inconcevable pour moi de relayer mon entreprise au second plan. Je voulais réussir, mais je ne savais pas comment y parvenir sans travailler comme une acharnée…
Comment je suis passée de 50 à 24h de travail par semaine
Il a bien fallu commencer quelque part…
J’ai commencé en analysant ma rentabilité. Depuis plus d’un an, je trackais mes heures de travail pour mieux estimer le temps passé sur un projet, notamment lorsque je recevais une nouvelle demande de devis.
Le truc, c’est que je ne m’étais jamais penché sur ma rentabilité (grosse erreur de ma part). En faisant mes petits calculs, je me suis aperçu que parmis mes 2 casquettes de freelance, une ne m’éclatait plus autant qu’avant et ne me rapportais pas grand chose financièrement.
Quant à mon autre activité, elle m’amusait beaucoup, me permettait de travailler moins pour un taux horaire multiplié par 3.
Dans ma tête, le calcul a été rapide : il fallait que je lâche ma première activité au profit de l’autre.
Du coup, en communiquant plus sur mon activité unique, j’ai très rapidement triplé mon CA, refusé des clients par manque de temps, et j’ai surtout pu me dégager du temps pour ma famille et moi.
La révélation et le choc devant ma stupidité : pourquoi je n’avais pas fait ça avant ?
Le déconfinement est là : qu’est-ce qu’on fait ?
Le déconfinement a fini par arriver.
Pour certains, c’était la liberté. Pour moi c’était une prison.
Même si je travaillais beaucoup moins qu’avant, je savais qu’en reprenant notre rythme de vie peu conventionnel, j’allais à nouveau replonger dans un cercle infernal dont je ne voulais plus.
J’étais seule avec mes enfants, et j’avais besoin de m’occuper pour ne pas stresser… Je savais que j’allais retomber dans mes travers…
Un dimanche, mon conjoint et moi avons finalement pris la décision de déménager.
En moins de 30 minutes, nous avons décidé de partir vivre non pas à 200 kms de chez nous mais à 10 000 kms… à La Réunion.
Je te passe les détails, mais dans les semaines qui ont suivi, nous sommes parti visiter l’île pour confirmer notre choix.
Après 15 jours de réflexion sur place, nous nous sommes décidés : nous étions mi-juillet et avant Noel, nous allions poser nos valises sur cette magnifique île.
Et si on faisait une grosse bétise ???
En rentrant, j’ai déprimé. L’île me manquait déjà et j’avais l’impression que nous nous étions fixé un pari irréaliste.
Parce qu’entre nous, tout plaquer, vendre une maison en pleine crise sanitaire et économique et déménager une famille de 5 personnes à plus de 10000 kms tout en travaillant n’est pas une mince affaire.
Le COVID n’a clairement pas aidé. Entre les tests PCR difficiles à passer, les formalités administratives, les déménageurs et les enfants à gérer, ce fût épique.
Je n’arrivais plus à dormir la nuit. Du coup, je me demandais si on ne faisait pas la connerie du siècle. C’est bien joli de prendre des décisions un peu folles, mais on n’est pas non plus à l’abri de faire une énorme erreur…
Tout s’est enchainé. On a galéré. On était fatigués. Certains de nos proches essayaient de nous dissuader. On en avait marre d’attendre. Alors on a mis les bouchées doubles pour partir plus rapidement que prévu (quasiment 2 mois avant la date fixée au départ).
Et on a bien fait parce que le président Macron a annoncé le second confinement… Début de cette 2e salve : le jour de notre départ.
Clairement, c’était glauque. On s’est retrouvés dans un l’aéroport quasiment vide avec nos 11 valises, des attestations à ne plus en finir pour justifier de notre droit de voyager : quand tu n’as plus de logement, plus aucun meuble sur le sol français et que toute ta vie se trouve dans un conteneur en pleine mer, tu flippes.
Nous nous sommes finalement envolés, sans encombres, mais le coeur lourd. Nous n’avons pu faire nos « adieus » comme nous l’aurions voulu.
Fichu Covid.
Alors ce rêve… il est bien en vrai ?
En arrivant à la Réunion, nous n’avons pas fait les touristes car il y avait beaucoup trop de choses à gérer…
Inscrire les enfants à l’école. Trouver notre nouvelle maison le plus rapidement possible. Gérer la vente de notre maison à distance (qui ne serait actée que fin décembre). Puis le décalage horaire. Le travail qui continue.
Nous avons mis un mois et demi pour nous installer.
Quel soulagement quand tout s’arrête. Quand tu peux enfin te poser et souffler pour profiter d’une vie normale.
Ca faisait quasiment 6 mois que nous vivions dans le speed, le stress et l’angoisse.
Mais ça en vallait la peine. Fêter Noêl en short et en tongs dans notre nouvelle maison valait bien toutes ces prises de tête, même si nos familles étaient à 10 000 kms de nous.
Nous avions réussi notre pari.
Et j’avais réalisé un de mes plus grand rêve.
Alors OUI : ça en valait la peine.
Un croyance cassée, une nouvelle vie… et une liberté qui n’a pas de prix
Ce nouveau rythme de vie m’a permis de profiter de la vie. De prendre des jours de repos quand j’en ai envie. De profiter de notre nouveau lieu de vie. De découvrir de nouvelles choses. D’en prendre plein les yeux.
J’en ai rêvé pendant de nombreuses années. Cette chose toute bête dont je rêvais depuis des années s’était finalement accompli… et je le vis tous les jours.
Depuis que j’ai déménagé, tous les matins je petit déjeune face à la mer.
C’est un vrai kif. Et pourtant ce n’est pas grand chose.
Est-ce que je travaille toujours autant depuis mon départ ?
La réponse est non.
Mon ordi déprime car tous les soirs et week-end, il reste éteint. Je profite de ma nouvelle vie pour découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles personnes, une nouvelle culture et même une nouvelle langue pour moi (le Créole). J’adore cette nouvelle vie et je ne regrette absolument rien.
Alors bien sûr, j’ai dû revoir toute mon organisation. J’ai dû lâcher prise. Travailler différemment. J’accepte de ne pas développer mon business aussi vite que je le souhaiterai mais je suis OK avec ça parce que mes priorités sont différentes aujourd’hui.
Je me suis adaptée et au final, j’ai réussi à passer de 50h par semaine (et parfois 70) sans perdre le moindre centime sur mon CA. J’ai même délégué une partie de mon activité pour me donner les moyens de réussir et de travailler beaucoup plus efficacement.
J’ai fait un vrai travail sur mon rapport au travail, sur mes objectifs et sur ce qui est le plus important pour moi.
J’ai revu mes priorités. Et la liberté reste ma plus grande priorité derrière ma famille.
Quand je prends du recul, je sais que je me suis enchaînée toute seule à mon business. Le fait de réaliser un grand rêve et d’atteindre un objectif qui me parraissait inconcevable m’a permis de me rendre compte que je m’étais perdue en chemin.
Ca m’a aussi permis de casser une croyance limitante qui m’empêchait de réaliser mes objectifs. Car finalement, si je n’avais tout plaqué, j’aurai certainement continué à me noyer dans mon business.
Un de mes principaux objectifs en me lançant dans l’entrepreneuriat est d’être libre et aujourd’hui je le suis… Et je sais ce que je dois faire pour conserver cette liberté.
Que peux-tu faire aujourd’hui pour te sentir plus livre dans ton business ?
Si mon parcours peux t’aider à prendre conscience que tout est possible, j’en serai la plus heureuse.
Si tu as des objectifs forts, en accord avec tes valeurs et avec ce que tu as envie d’accomplir, tu peux soulever des montagnes. Bien sûr, des épreuves tu en auras et c’est OK. Mais en sachant exactement où tu as envie d’aller, ta motivation restera intacte (même si parfois elle te fera défaut, parce qu’après tout, on n’est pas des machines non plus hein).
Et si comme moi tu es persuadé qu’il faut travailler dur pour réussir, j’ai envie que tu te poses cette question : c’est quoi pour toi la réussite ?
Personnellement, j’ai longtemps cru que ma réussite résidait dans les chiffres :
- combien de clients j’ai aidé
- combien d’heures j’ai travaillé
- combien de chiffre d’affaires j’ai comptabilisé
- …
Et je faisais fausse route, car pour moi la réussite était de vivre libre, de profiter de ma famille, de me reposer quand j’en ai envie, de travailler sur ce qui me fait triper. Et ça, ça ne se comptabilise pas ^^.
ience que beaucoup d’entrepreneurs et de freelances sont persuadés qu’en travaillant très dur, ils auront des résultats.
Aujourd’hui, j’en ai marre de voir des gens se tuer à la tâche.
Un business ce n’est pas un concours de celui qui travaillera le plus.
Alors je ne dis pas qu’il ne faut rester affalé sur son canap et que la réussite financière vous tombera dessus comme par magie. Je dis juste qu’il est possible de travailler différement, d’être plus efficace, d’arrêter de se perdre dans des futilités qui ne font pas avancer son business.
Bref, en travaillant plus efficacement, on peut obtenir les mêmes résultats qu’en se tuant à faire tout et rien à la fois. Comment je le sais ? Parce que j’en suis la preuve vivante. Parce que je me suis perdue dans des futilités et des détails débiles qui n’apportaient rien à mon entreprise.
Maintenant je te demande de te poser ces 3 questions pour t’aider à travailler plus efficacement et accomplir tes rêves (sans te tuer à la tâche ):
- C’est quoi pour toi la réussite ?
- Que veux-tu accomplir dans 25 ans ?
- Et que peux-tu mettre en place aujourd’hui pour y arriver ?
Et note tes réponses en commentaire pour que tu prennes un vrai engamement envers toi-même dès maintenant ;).